La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.
♦ Avec son 300ème numéro Regions.news entre dans sa septième année d’existence. A partir du postulat que le 21ème siècle sera le siècle des villes, la newsletter va s’attacher à analyser et à comprendre la transformation urbaine vers la smart city (en français ville intelligente). Le sociologue Dominique Boullier (Sociologie du numérique 2016) explique : « Il faut éviter d’en donner une vision uniquement technique. Les matériaux, les bâtiments, les équipements, les infrastructures sont dits intelligents à partir du moment où ils sont équipés de capteurs qui permettent de mesurer et d’optimiser leur utilisation. (…) Le challenge, c’est de considérer la ville du point de vue de l’intelligence collective. Soit qu’elle permet de restituer de l’information à tout le monde. Soit qu’elle permet aux gens de produire de l’information. » Ainsi en utilisant les technologies de l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, de l’Internet des objets et de la blockchain, la ville pourrait devenir citoyenne, ingénieuse et autonome. Les trois premiers thèmes abordés dans la lettre seront le transport (autonome), l’énergie (alternative) et l’agriculture (urbaine).
#Ville
♦ Adjoint au maire de Paris chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, Jean-Louis Missika explique sur le site du magazine @LUsineDigitale, pourquoi et comment Paris va devenir une smart city : « Je mettrais en avant la notion d’humanité. Le concept de smart city englobe beaucoup d’aspects, non encore stabilisés. (…) L’intelligence d’une ville, c’est l’intelligence de ses habitants ».
♦ Le département des Yvelines va être placé entièrement sous vidéoprotection, grâce à l’installation de la fibre optique. La décision a été prise par le président du conseil départemental, en réaction aux attentats de ces deux dernières années. L’objectif est de créer à terme une plate-forme commune de video-protection pour les 262 communes avant 2019. En janvier, six collèges, deux casernes de pompiers et un village de 6.000 habitants yvelinois seront ainsi tous connectés à la même salle de contrôle, par le biais de caméras dotées d’intelligence artificielle.
♦ En ville, l’agriculture cherche sa place. nombre de jardins, de friches, de toits, sont transformés en potagers. Ces projets d’agriculture urbaine séduisent également les municipalités, qui en perçoivent le potentiel en matière de résilience des villes. L’exemple emblématique est celui de la ville américaine de Détroit. Après sa faillite en 2013, l’agriculture urbaine été l’un des principaux vecteurs de la renaissance de la ville. Aujourd’hui, la métropole produit quelque 200 tonnes de nourriture par an et tend vers l’autosuffisance alimentaire.
♦ Une équipe internationale de chercheurs a découvert une citée sous-marine construite par des pieuvres au large des côtes australiennes. Baptisée Octlantis, cette cité de 15 céphalopodes possède des murs et des tanières sous-marines érigés avec du sable et des coquillages. « Ces pieuvres sont de vraies ingénieurs en environnement », estime une des chercheuses à l’origine de la découverte.
#Futur
♦ L’historien Yuval Noah Harari, auteur de « Sapiens », vient de publier « Homo Deus, une brève histoire de l’avenir ». Il dresse plusieurs scénarios sur le futur du monde. Un futur où une classe riche et « augmentée » par la technologie dirigera le monde, avec l’aide des machines. Face à elle, la « useless class », la classe des gens « qui ne sauront rien faire mieux que l’intelligence artificielle. » et qui seront relégués à un statut social inferieur. Bienvenue à Gattaca ! L’auteur pense aussi qu’un autre futur est possible, à condition que l’homme ne se laisse pas mener par la technologie. Celui, rassurant, où l’essentiel de notre tradition humaniste est sauf. Yohal Noah Harari conclut sa réflexion par une question : « Qu’adviendra-t-il de la société, de la politique et de la vie quotidienne quand des algorithmes non conscients mais hautement intelligents nous connaîtront mieux que nous ne nous connaissons ? »
♦ A lire la critique de Jean-Gabriel Ganascia, spécialiste de l’intelligence artificielle : « Homo Deus : Quand l’homme rivalise avec Dieu dans un monde sans Dieu ».
♦ Alors qu’on lui demandait un jour s’il espérait vivre éternellement à l’écran, le cinéaste Woody Allen a répondu : « Je préférerais vivre dans mon appartement. » Et d’ajouter aussitôt : « Je ne veux pas accéder à l’immortalité par mon travail. Je veux l’obtenir en ne mourant pas ».
#Politique
♦ Make.org est plate-forme qui veut fédérer des initiatives citoyennes pour faire bouger les lignes en politique. Mercredi 20 septembre, elle organisait « Réinventez l’Assemblée nationale », l’occasion de faire se rencontrer 100 députés, 200 CivicTech et autant de citoyens pour présenter les 11 projets qui veulent bousculer nos députés. Ainsi « On veut remettre le débat au cœur de la démocratie, mais en présentielle. A l’heure du numérique, on a plus que jamais besoin de se voir, d’échanger de vive voix, dans des cafés notamment » raconte Kevin André, le fondateur de Kawaa, plateforme collaborative et citoyenne. A lire : Ces députés qui veulent dépoussiérer l’Assemblée nationale et Comment travaillera un député dans 5 ans ?
♦ Qu’est-ce qu’une CivicTech ? Abréviation de civic technology (technologie civique). Ce sont des plates-formes qui utilisent l’ensemble des procédés, outils et technologies pour améliorer le système politique. Pour Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, les civic tech sont un « phénomène récent, depuis deux-trois ans seulement en France », aux causes moins technologiques que culturelles : « Les fondateurs de ces plates-formes ont une affinité avec le fonctionnement horizontal, qui se traduit par un investissement minimal et une remise en cause des formes classiques de la représentation. »
#RevueDActu
♦ NM Cube, l’incubateur nantais pour inventer les médias du futur. C’est une première en France, un incubateur, NM Cube, va accueillir en 2018 à Nantes 10 projets de « médias émergents ». Ce projet aidé financièrement le ministère de la Culture et de la Communication associe différents acteurs de « l’écosystème numérique nantais », comme Ouest Médialab, Créative Factory et deux établissements supérieurs Audencia Sciencescom et Polytech Nantes. Fin novembre, nous devrions connaitre les porteurs de projets retenus.
#LiensVagabonds
♦ Consulter les liens vagabonds du 23 septembre 2017 sur le site Méta-Media. A retenir cette semaine : – La bataille mondiale de Facebook face aux gouvernements qui fracturent Internet ; – Pourquoi la Silicon Valley se passionne pour les levées de fonds en cybermonnaies (ICO) ; – Comment l’Intelligence Artificielle (IA) va bousculer le sport ; – L’IA ne doit pas faire basculer le journalisme vers le marketing.